Gaëtane Janssens, Responsable de l’approvisionnement

Gaëtane Janssens travaille comme bénévole pour la Fédération depuis 2014. Elle est responsable du service d’approvisionnement. Elle y travaille trois jours par semaine. Nous sommes allés lui demander en quoi consiste son travail de bénévole et comment elle l’a vu évoluer ces dernières années.

« Je suis en contact avec les entreprises qui nous font don de leurs excédents alimentaires ; il y en a beaucoup. Ce sont des donateurs fixes, mais de nouvelles entreprises nous découvrent aussi et souhaitent lutter de manière solidaire contre le gaspillage alimentaire. Je participe également à l’organisation du stockage, de la distribution et du transport. »  

Si Gaëtane n’est pas en contact direct avec les personnes démunies aidées par les Banques Alimentaires, elle sait parfaitement à quels défis ces dernières sont confrontées. « Je distribue tout ce que nous avons en stock aux Banques Alimentaires régionales toutes les deux semaines. J’envoie alors sur la route des camions remplis, avec parfois jusqu’à 400 palettes de nourriture ; cela rend particulièrement concrète l’ampleur du problème de la pauvreté. » 

Moins de nourriture, plus de personnes dans le besoin

Comment Gaëtane perçoit-elle l’évolution de ces dernières années ? « Nous recevons moins de nourriture depuis 2022 ; en effet, suite à la crise, la vente d’excédents alimentaires est devenue un business florissant pour plusieurs start-up. Les producteurs stockent également moins et produisent davantage sur commande à cause de l’augmentation des coûts énergétiques, avec là encore, à la clé, moins d’excédents. Malheureusement, dans le même temps, de plus en plus de personnes ne parviennent plus à joindre les deux bouts et se tournent vers les Banques Alimentaires. Nous devons donc acheter de la nourriture, et c’est pourquoi les dons financiers et les subventions sont si importants. Les choses étaient très différentes avant le COVID : nous recevions gratuitement la nourriture que nous distribuions, et nous n’avions pas à en acheter. »

Ces achats par contre permettent de mettre davantage l’accent sur une alimentation saine. 

Qualité et répartition équitable

Les Banques Alimentaires se développent vite. Alors qu’en 2014, le service d’approvisionnement n’était encore géré que par un seul bénévole et qu’il ne recevait, en moyenne, qu’un ou deux don(s) par semaine, une petite équipe est aujourd’hui nécessaire pour traiter les propositions de dons. Nous essayons toujours de répondre le jour où elles nous arrivent. La solidarité est donc bel et bien présente. Il est en outre stupéfiant de constater la quantité d’aliments sains risquant d’être perdus pour de petites erreurs dans la chaîne de transformation. « On a parfois du mal à y croire lorsqu’on voit quels aliments risquent d’être gaspillés. Ainsi, nous avons reçu il y a quelques années de très nombreuses palettes de purée de fruits parfaitement saine, tout cela parce que l’emballage portait un label bio alors que les pommes utilisées lors de la production n’étaient, par erreur, pas bio. Si les emballages ne sont pas  conformes à la législation belge, nous demandons alors au donateur de nous communiquer les spécifications du produit, comme les ingrédients et allergènes, et notre quality manager crée une nouvelle étiquette avant que le tout soit redistribué. » 

Gaëtane est également coresponsable de la bonne répartition des aliments entre les 9 Banques Alimentaires régionales. « La distribution se fait en fonction du nombre de personnes faisant appel aux associations affiliées. La différence entre Flandre et Wallonie joue également. La Flandre est plus aisée car l’industrie agro-alimentaire y est très présente. Nous constatons ainsi parfois que les personnes défavorisées qui s’adressent aux associations de Flandre-Orientale/Occidentale ou de Tournai peuvent recevoir plus de nourriture par personne qu’à Charleroi , Liège ou Namur. Nous essayons aussi de remédier à ce déséquilibre. » 

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