Liesbeth (46) progresse lentement mais sûrement dans sa lutte contre la pauvreté

Liesbeth vient de Louvain et vit à Blankenberge. Sa vie bourgeoise s’est totalement effondrée pendant la période du confinement, lorsqu’elle et son ami ont tous les deux perdu leur emploi et sombré dans l’isolement social. À la Sociaal Huis, ils ont trouvé du réconfort et de l’ aide alimentaire.  

« Mon ami tenait une entreprise d’excursions à l’étranger, où nous avons vécu quelques années, mais elle a fini par ne plus être suffisamment lucrative. Nous avons décidé de venir vivre ensemble en Belgique. Mon conjoint travaillait comme vendeur indépendant, et moi comme employée à temps plein dans une boutique de vêtements à Knokke. 

J’étais loin de la maison douze heures par jour. Je prenais le tram de Blankenberge à Knokke à 8h le matin, et je ne rentrais qu’à 20h. Ensuite, on mangeait, on débarrassait, on s’occupait du chien et on se couchait tôt, car tout recommençait dès 6h le lendemain. De longues journées bien remplies. Lorsque mon père est décédé en 2018, j’ai à peine eu le temps de faire mon deuil. Puis le confinement est arrivé.  

En isolement social

Dans un premier temps, mon ami et moi étions euphoriques. Nos emplois étaient mis sur pause et nous avions de nouveau du temps l’un pour l’autre. Mais l’incertitude s’est progressivement installée : combien de temps cela allait-il encore durer ? Nous ne gagnions presque plus d’argent. Nous n’avons finalement pas pu reprendre nos emplois, et nous sommes retrouvés en difficulté financière. 

Nous n’avions presque pas d’argent. Nous ne nous en sortions pas avec notre revenu de remplacement. Nous avons commencé à désespérer et sommes tous les deux tombés en dépression. Au bout d’un moment, l’alcool est venu s’ajouter au tableau. À la longue, nous n’osions plus vider la boîte aux lettres; elle contenait trop de lettres de rappel. Nous n’osions plus non plus ouvrir la porte, de peur que nos créanciers viennent nous trouver. 

Je suis tombée bas. Très bas. La douleur de la perte de mon père est en outre remontée à la surface à ce moment-là. 

Franchir le seuil

La pandémie et nos dettes qui s’accumulaient nous ont isolés du monde extérieur. Je ne pouvais pas aller chez mon médecin traitant, qui était submergé de patients souffrant du Covid. Et je ne pouvais pas me payer un thérapeute. 

La seule option qui nous restait était de nous adresser aux services sociaux. Je nous vois encore, assis à la Sociaal Huis, complètement abattus et tellement honteux... Nous avions toujours vécu normalement et, à présent, nous n’avions plus rien. Mon apparence avait changé elle aussi : mes cheveux étaient tombés, et je cachais mon crâne sous un bonnet. Ma peau était grisâtre, j’avais des cernes prononcés et j’avais beaucoup maigri en quelques semaines seulement... Lorsque j’ai entendu l’assistante dire au téléphone : « Je dois raccrocher, j’ai une urgence », j’ai enfin ressenti un nouvel espoir : quelqu’un allait nous aider. 

Une chaîne de soutien

J’ai reçu un soutien direct des membres de la Sociaal Huis. Elles m’ont dirigée vers le Centrum voor Geestelijke Gezondheidszorg (CGG, le centre de santé mentale), où j’ai reçu l’aide d’un psychiatre et d’un psychothérapeute. On m’a également permis de me rendre chez un médecin généraliste et j’ai pu percevoir un revenu d’intégration. Ce fut compliqué, car la gestion de mes papiers était allée de mal en pis. Je n’avais plus droit aux indemnités maladie de la mutuelle car mon inscription n’était plus en ordre, je n’étais pas correctement orientée pour une aide psychologique, etc. Mais à présent, mon rétablissement pouvait enfin s’amorcer.   

Nous avons commencé par une médiation des dettes ; nos dettes sont, depuis lors, prélevées de notre revenu d’intégration, ce qui nous a soulagé de notre peur des créanciers. Et nous avons été dirigés vers les Banques Alimentaires. Une chaîne de soutien très efficace. 

Je suis extrêmement reconnaissante envers les bénévoles du point de distribution des Banques alimentaires. Ils nous ont réservé un accueil chaleureux et ne nous ont jamais jugés. On y reçoit toujours un sourire, on discute un peu... Cette humanité donne la force de redevenir une personne plus résiliente. À vrai dire, l’ambiance y est plus celle d’un magasin de quartier que d’une association caritative. Nous pouvons choisir nos produits, et n’avons donc pas l’impression de recevoir l’aumône. On y trouve également des produits d’hygiène comme du shampooing, du dentifrice et des serviettes hygiéniques, et parfois de petits plus comme des assiettes ou des verres, de la nourriture pour animaux, des fleurs... Une fois par an, on reçoit également un colis contenant des produits ménagers.

Plus seuls

Mon ami a retrouvé un emploi depuis le 2 janvier. J’ai entretemps recommencé à postuler moi aussi, grâce au soutien des bénévoles des Banques Alimentaires et de la Sociaal Huis. Nous ne sommes plus seuls. Les gens s’y soucient réellement de nous et sont sincèrement préoccupés par notre situation. Lorsque je serai totalement tirée d’affaire, je veux moi aussi devenir bénévole. Ils ont été là pour moi, et je veux faire la même chose pour d’autres. » 

 

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